
Alors qu’avec sa doctrine « America First », Trump a décidé de tailler massivement dans ses aides internationales, avant tout les aides de l’ONU, il a annoncé mardi 14 octobre une aide de 20 milliards de dollars à l’Argentine et une intervention sur le marché des changes pour soutenir le peso. Une aide qui n’a rien de gratuit. Car Trump a déclaré à propos de son grand ami Milei, le président d’extrême droite argentin : « S’il ne gagne pas, nous partons. »
En effet, fin octobre, Milei doit affronter des élections législatives, qu’il n’est certain de gagner. Sa politique d’économies ultra-brutales, ainsi que différents scandales de corruption éclaboussant son entourage, ont considérablement entamé sa cote de popularité. Le 7 septembre dernier, son parti Libertad Avanza, a recueilli moins de 34 % des votes lors de l’élection législative locale dans la province de Buenos Aires, la capitale du pays. Le parti de droite Propuesta Republicana et différents députés du centre ont retiré leur soutien à son gouvernement.
Ce soutien de Trump à Milei n’a rien d’étonnant quand on connaît la longue histoire du soutien des États-Unis à des coups d’État et des régimes autoritaires, notamment en Amérique latine, et tout particulièrement en Argentine, où le gouvernement américain a soutenu pendant des années la dictature militaire de Jorge Rafael Videla, responsable de la mort d’au moins 9 000 opposants. Ces mêmes États impérialistes qui sont prêts à dénoncer à tout bout de champ « l’ingérence de puissances étrangères » dans leur vie politique, sont les premiers à intervenir directement dans les pays qu’ils veulent voir sous leur coupe.
Quant à Milei, ce « libertarien » autoproclamé, il ne rechigne pas à l’intervention directe de l’État américain lorsqu’il s’agit de le soutenir !
Aurélien Perenna