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Ukraine : le cinéma des puissants

Week-end à rebondissement dans le dossier de la guerre en Ukraine. Samedi 10 mai, Macron, qui se rêve toujours en leader autoproclamé de l’Europe, débarquait à Kiev, avec les dirigeants allemand, anglais, polonais, pour réclamer un « cessez-le-feu complet et inconditionnel de trente jours ». Il s’était toutefois assuré de l’autorisation de Donald Trump avant de prendre cette initiative…

Dimanche 11 mai, Poutine propose d’ouvrir des « négociations directes » avec l’Ukraine jeudi 15 mai, à Istanbul. Réponse immédiate de Zelensky : « J’attendrai Poutine en Turquie. » Toutefois, peu probable que Poutine vienne en personne, lui qui a plusieurs fois refusé de discuter avec le président ukrainien qu’il traite de nazi.

Mardi 13 mai, réplique des Européens, par l’intermédiaire de Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie de l’Union européenne : « Pour engager des pourparlers de paix, il doit y avoir un cessez-le-feu. » Et Macron de rappeler à l’ordre Zelensky : « Je parlerai cet après-midi à Volodymyr Zelensky et à mes collègues européens. On a donné le cadre. Les choses sont claires. » Réponse immédiate de Moscou : « Le langage des ultimatums est inacceptable pour la Russie. » Et de se déclarer « disposé à chercher de manière sérieuse des voies de règlement pacifique à long terme ».
En tout cas, les dirigeants occidentaux se gardent bien d’une chose : encourager la chute du régime de Poutine. Ce qui compte pour eux, c’est de se dépêcher d’être de la curée, alors que Trump a déjà préempté les ressources de l’Ukraine. Ces répliques de vaudeville ne changent pas grand-chose au sort du peuple ukrainien dont personne ne se préoccupe de ce qu’il souhaite. En attendant, la guerre et les bombardements continuent. La Russie a annoncé utiliser un nouveau missile de croisière, le Banderol, fabriqué avec des composants étrangers. Dans la nuit du 11 au 12 mai, les attaques sur le territoire ukrainien se sont poursuivies, à l’aide de 108 drones.

Aurélien Pérenna