
Donald Trump, avec son élégance habituelle, avait promis de régler le conflit ukrainien en 48 heures. Deux mois après son investiture, la guerre continue à faire rage sur le territoire ukrainien, avec son lot de morts et de destructions. Cela n’a pas empêché Trump de faire des déclarations victorieuses. Le 18 mars, il vantait un « cessez-le-feu sur les installations énergétiques »… toujours pas mis en œuvre. Le 25 mars, c’était un « cessez-le-feu en mer Noire »… que les Russes se sont empressés de conditionner à une levée des restrictions occidentales sur leurs exportations agricoles. Trump n’a toujours pas réussi à finaliser son accord sur les minerais ukrainiens : il exige maintenant que des centrales nucléaires passent sous contrôle américain !
Au même moment, Zelensky fait la tournée des popotes en Europe pour savoir qui est prêt à envoyer des troupes en Ukraine… en cas de trêve avec la Russie. Macron, qui se rêve en chef impérialiste non seulement de la petite France mais de toute l’Europe, s’est empressé de proposer ses services… Mais peu de pays européens sont pour l’instant prêts à le suivre : l’Italie et la Pologne sont « sceptiques », le Portugal et l’Espagne jugent « prématurées » ces discussions, quant à l’Allemagne c’est l’inconnu suite aux élections législatives…
Pendant que ces grandes discussions entre dirigeants impérialistes ont lieu, les frappes meurtrières continuent sur le terrain. Le 24 mars, un missile balistique russe a encore frappé la ville de Soumy, faisant 101 blessés, dont 23 enfants. La ville de Kherson a également été visée par des attaques de drones. De l’autre côté, Kiev a poursuivi ses frappes sur des installations énergétiques, dans la région de Krasnordar en Russie, et dans celle de Louhansk, région ukrainienne occupée par la Russie.
Aucune solution ne viendra des dirigeants impérialistes, qui ne discutent que pour se partager le pillage du pays et qui utilisent le retournement d’alliance mis en scène par Trump et ses nouvelles relations avec Poutine pour pousser à la militarisation du continent européen. Chacun des grands États impérialistes d’Europe cherche à tirer profit des énormes découverts que les institutions de l’Union européenne se proposent d’autoriser pour des dépenses militaires. Chacun discute de favoriser ses propres marchands de canons, Macron de favoriser Dassault entre autres. Pour aider la population d’Ukraine ? Aller vers une « paix juste et durable » en fabriquant toujours plus d’engins de mort pour l’horizon 2030 ou au delà, au détriment de tout ce qui serait utile à la vie, à commencer par celle du peuple ukrainien ? Qui peut y croire ? Nous réaffirmons notre solidarité avec les classes populaires d’Ukraine, victimes depuis plus de trois ans de l’invasion militaire de Poutine, comme avec les classes populaires de Russie, qui subissent elles aussi la guerre et la dictature de Poutine.
Aurélien Pérenna