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Un an après la chute de Bachar El-Assad, les islamistes tentent d’imposer leur pouvoir en Syrie

Le 8 décembre 2024, la dictature dynastique du clan Assad s’effondrait sous le poids de sa corruption et des cadavres accumulés pour se maintenir face au Printemps syrien. Un an plus tard, le peuple syrien subit toujours la faim (aggravée par une sécheresse historique), la répression et le joug des milices – sous la bénédiction des puissances occidentales, qui soutiennent le pouvoir islamiste à Damas. »…

Il n’aura fallu que quelques semaines pour que le nouveau pouvoir syrien montre son vrai visage. Alors que la chute de Bachar al-Assad ouvrait un champ de possibilité pour les jeunes et travailleurs de Syrie, HTC s’est empressé de procéder à des massacres méthodiques contre les populations alaouites, sous prétexte d’éliminer une « insurrection » pro-Assad, début mars. Aux quelques milliers de civils alaouites exécutés s’est ajouté un climat de terreur sur l’ensemble du territoire contrôlé par HTC, qui lorgne sur les régions administrées par les miliciens druzes (soutenus par Israël comme la corde soutient le pendu) et kurdes (progressivement abandonnés par les États-Unis).

Mais le président « par intérim » al-Sharaa est invité à la Maison-Blanche. Trump souhaite que « la Syrie réussisse » sous la direction d’un « leader très fort […] au passé difficile ». Message entendu de la part des chancelleries occidentales qui lèvent progressivement les sanctions érigées contre la Syrie d’al-Assad ou les terroristes d’hier. Aussi bien pour déblayer les barrières entravant le marché de reconstruction de la Syrie (estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars) que pour donner les moyens aux islamistes « modérés » d’HTC de « stabiliser » le pays, c’est-à-dire le placer sous leur coupe… pour le compte de l’ordre impérialiste.

Stefan Ino