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Un jeu homophobe fait fureur dans les cours de récréation

Depuis quelque temps, un jeu est devenu populaire auprès des adolescents, voire des enfants, dans les cours de récréation des établissements scolaires. Son nom : « Le premier qui bouge est gay ! » Son principe : devoir se figer et rester sans bouger le plus longtemps possible sous peine d’être considéré comme « gay », un terme pris comme une insulte dévalorisante et dégradante. Ce qui a fait réagir la ministre démissionnaire de l’Éducation, Anne Genetet, qui a dénoncé « un comportement homophobe » en ajoutant : « Et l’homophobie n’est pas un jeu, c’est un délit. » À la question du Huffington Post qui lui demande : « L’homophobie est-elle très ancrée encore aujourd’hui à l’école ? », Véronique Godet, coprésidente de l’association SOS Homophobie et professeure de français dans un lycée de Marseille, répond ainsi : « Oui, car l’école n’est rien de moins que le reflet de notre société. Ce “jeu” en est le parfait exemple. Il est perpétré par des adolescents qui relaient l’homophobie des adultes. Celle-ci infuse tout, de la culture aux discussions familiales. Personnellement, cela m’a fait penser à un autre jeu qui existait quand j’étais écolière, et qui consistait à dire à un garçon qui perdait qu’il était une fille. Homophobie ou sexisme, ce sont les mêmes mécanismes de dénigrement qui sont à l’œuvre. » Tout est dit !