Le 2 juin, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi de Gabriel Attal « élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade ».
Entre 1894 et 1906, la condamnation et la déportation du capitaine Dreyfus, accusé à tort d’espionnage pour l’Allemagne avait révélé l’ampleur de l’antisémitisme en France. Après sa réhabilitation et son retour dans l’armée, le grade de général lui avait été refusé.
Les politiciens veulent ainsi faire croire que le combat antiraciste se mène sur le terrain des institutions et des symboles.
La gauche, de la France insoumise au Parti socialiste, s’est empressée, des trémolos dans la voix, de communier avec la droite et l’extrême droite, les héritières directes des antidreyfusards d’hier. Voilà qui fait une belle jambe aux victimes de l’antisémitisme et de toutes les formes de racisme d’aujourd’hui !
Pendant l’affaire Dreyfus, des révolutionnaires comme Lénine ou Rosa Luxembourg avaient pris parti pour combattre l’antisémitisme, qui empoisonne aussi la classe ouvrière. Il ne s’agissait en aucun cas de s’unir à la bourgeoisie ou de défendre ses institutions, mais au contraire de combattre le racisme et le militarisme en toute indépendance.
10 juin 2025, J.-B. Pelé