La journaliste du média en ligne d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux, est convoquée au tribunal de Paris le 17 janvier 2025 en vue d’une possible mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un secret de la défense nationale ». Elle risque jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Il y a quinze mois, elle avait subi une garde à vue de 39 heures et vu son domicile perquisitionné par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieur. Motif invoqué : avoir participé, avec trois autres journalistes, à une enquête sur une opération militaire secrète, baptisée « Sirli », menée par la France en Égypte, en coopération avec les autorités militaires locales, et qui s’était traduite par l’exécution arbitraire de centaines de civils égyptiens, le tout sur fond de vente d’armes. Ce n’est évidemment pas la première ni la dernière fois que le ministère de la Défense recourt au bras judiciaire pour tenter de museler des journalistes qui dénoncent ses opérations militaires sanglantes. Pour le Syndicat national des journalistes, la convocation de la journaliste n’a « qu’un but : l’intimider afin de connaître ses sources ». Ce qu’elle refuse de révéler.