Alors que le gouvernement allemand rétablit les contrôles aux frontières, en France le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, martèle que son objectif est de rétablir « l’ordre » aux frontières : « Je veux mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales et augmenter les sorties », déclare-t-il. C’était déjà l’objectif affiché de son prédécesseur, Gérald Darmanin, et de sa loi Immigration. Les gouvernements se suivent et enchaînent toujours la même rengaine de « l’immigration incontrôlée ». En réalité, c’est toujours plus de répression contre nos frères et sœurs de classe pour diviser toujours davantage notre camp social.
Depuis plusieurs mois, en Allemagne tous les partis bourgeois se livrent à une surenchère raciste contre l’immigration sur fond de renforcement de l’AFD, parti d’extrême droite. La campagne électorale pour les élections dans trois régions régions de l’est de l’Allemagne ces dernières semaines s’est faite sur le dos des immigrés et des réfugiés. Ce qui n’a évidemment pu que renforcer l’AFD qui a obtenu autour de 30 % des voix, voire plus.
Le gouvernement multiplie les « pactes migratoires » bilatéraux avec des pays du Sud pour faciliter l’expulsion vers ces pays. Le 15 septembre dernier c’était au tour de l’Ouzbékistan. Le chancelier Scholz y a déclaré : « C’est une petite pièce dans un très grand mur qui est érigé pour réaliser une bonne œuvre. »
Une autre mesure anti-immigrée du gouvernement Scholz et de la ministre de l’Intérieur Faeser est le rétablissement de contrôles à toutes les frontières de l’Allemagne, en contradiction avec ces accords de Schengen qui ont déjà connu bien des « exceptions » ces dernières années. En fait, de tels contrôles ont déjà lieu depuis 2015 à la frontière autrichienne et depuis l’année dernière aux frontières polonaises et tchèques. C’est donc maintenant le cas avec tous les pays avoisinants. Ce que l’AFD avait réclamé depuis 2017, le gouvernement vient de le faire !
Le CDU, parti de la droite en opposition au niveau fédéral, réclame encore plus : le refoulement immédiat de réfugiés aux frontières. Face à cette surenchère, nous devons réclamer l’ouverture des frontières et la liberté de circulation !
22 septembre 2024, Toni Robert