À la fin du mois dernier, l’Ordre des médecins rendait publique une enquête sur les violences sexistes et sexuelles commises par des praticiens. Un rapport révélait une atmosphère inquiétante et délétère dans ce milieu. C’est maintenant au tour du Syndicat de la magistrature de dévoiler la prégnance des préjugés et des mêmes violences au sein de l’institution judiciaire qui est pourtant, en théorie, chargée de les sanctionner et de les combattre. Parmi les comportements rapportés par les victimes et les témoins, on trouve « des baisers forcés au tribunal, sur le lieu de stage ou dans un ascenseur, un maître de stage touchant la cuisse d’une auditrice, y compris pendant une audience, une personne en coinçant une autre contre un mur dans un couloir, ou encore des caresses non consenties sur les fesses ». Sans surprise, sur les 63 faits directement relatés par les victimes, 52 concernent des femmes (soit 82,5 %), et sur les 36 auteurs désignés dont le sexe a été précisé, 33 sont des hommes (soit 91,6 %). Par ailleurs, plus de 70 % des auteurs désignés avaient un lien hiérarchique ou d’autorité avec la victime, ce qui laisse supposer un climat d’impunité. Une image peu glorieuse donnée par la justice.