Les « Bonne année, bonne santé » ont un goût quelque peu amer en ces premiers jours de 2025. Les projecteurs des grands médias sont braqués sur les États-Unis, où des incendies ravagent Los Angeles. 200 000 habitants ont déjà dû évacuer leurs habitations, avec un bilan provisoire de 16 morts. La catastrophe est sans précédent pour la ville, mais elle s’inscrit dans une série de grands incendies qui ont touché la Californie, et bien d’autres régions du monde ces dernières années, en raison du dérèglement climatique.
Les autorités démocrates de la ville et de l’État n’en ont pas moins taillé dans le budget des pompiers, avec 17 millions de dollars de moins cette année pour la ville de Los Angeles et 100 millions de dollars de moins pour la prévention des feux dans l’État de Californie l’an dernier.
Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier, continue à nier farouchement le réchauffement climatique et la responsabilité des grandes industries, notamment de l’énergie. Son bras droit Elon Musk est là pour garantir une politique au service exclusif des capitalistes.
Avec ces milliardaires qui ne savent rien faire d’autre que s’en prendre aux plus pauvres et aux immigrés, il y a de quoi craindre bien d’autres catastrophes !
En France aussi, fric et haine anti-immigrés sur le podium !
La catastrophe naturelle et, surtout, sociale qui touche Mayotte semble moins émouvoir les grands médias, sans doute car aucune star millionnaire n’y possède de villa.
Néanmoins, après avoir rechigné à faire le voyage, Bayrou et ses principaux ministres ont fini par aller y annoncer le plan « Mayotte debout » : une sinistre blague consistant à accorder au patronat local toutes les possibilités d’entorses au droit du travail sous prétexte de reconstruire l’île, sans remettre en cause le sous-investissement dans les infrastructures, et bien évidemment à relancer la chasse aux immigrés comoriens, à grands renforts de militaires. C’est pourtant la France qui a séparé l’île mahoraise de l’archipel des Comores, à laquelle elle appartient historiquement, pour faire des Comoriens des étrangers sur leurs propres terres.
En reprenant à son compte le discours de l’extrême droite, le gouvernement déroule le tapis rouge à Marine Le Pen qui a pu mettre en scène son accueil chaleureux sur une île dont la population est pourtant majoritairement musulmane et non francophone, tout ce qu’elle abhorre !
Avec ces politiciens bourgeois, le présent des habitants reste et restera très probablement la misère, les bidonvilles, la chasse aux migrants et l’érection de murs de haine.
Urgence, révolution !
Car le racisme et la haine secrétés par les gouvernants des plus grandes puissances, de Trump à Macron en passant par Poutine, ne sont pas que de dramatiques dérives. Ce sont des instruments de division des travailleurs et des peuples. Pour que les milliards que nous sommes sur la planète ne fassions pas bloc contre la poignée de milliardaires qui nous gouvernent : une révolution qui pourrait s’étendre comme une traînée de poudre. Il n’a pas manqué ces derniers temps de mouvements de révolte des travailleurs et des plus pauvres. L’année 2024 a été marquée par des grèves massives aux États-Unis, chez Boeing, chez les dockers, dans l’automobile et la grande distribution ; des grèves en France ou en Allemagne contre les licenciements ; révolte des étudiants au Bangladesh… Ces mouvements pourraient permettre d’en finir avec le capitalisme… à condition de sortir du « boîte par boîte » ou « pays par pays ». C’est cet enfermement dans des frontières que les exploités et opprimés du monde entier doivent dépasser. C’est avec une perspective internationaliste qu’il nous faut nous organiser, pour agréger les colères et pour une révolution qu’il est temps de sérieusement préparer. L’avenir est à la lutte de classe internationale, c’est notre perspective pour 2025.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 13 janvier 2025