Les violences conjugales ne se résument pas aux coups, aux insultes et aux menaces. Elles revêtent parfois une forme plus insidieuse, moins visible pour l’entourage mais tout aussi brutale pour celles qui en sont victimes : détournement du salaire, vol, utilisation frauduleuse de la carte bancaire, contrôle du compte bancaire… Il s’agit alors de violences économiques. Selon un récent sondage Ifop réalisé pour la Fédération nationale solidarité femmes et le Crédit mutuel, 24 % des femmes interrogées les ont déjà vécues au sein de leur couple. Elles sont particulièrement prégnantes chez les jeunes : 37 % des femmes de 18-35 ans qui ont déjà été en couple y ont été confrontées. Dans le détail, 10 % des femmes ont déjà été victimes d’un détournement de l’argent dédié à la vie du ménage ou au soin des enfants et 12 % ont déjà subi un contrôle de leurs finances par leur conjoint. Ce qui fait dire à Mine Günbay, directrice de la Fédération nationale solidarité femmes que ces violences économiques au sein du couple participent à « un rapport de domination » et instaurent « une dépendance économique des femmes à leur partenaire ». Une domination et une dépendance soigneusement entretenues par la société bourgeoisie.