Dans une enquête qu’il vient de rendre publique, l’ONG Reporters sans frontières, relayée par le magazine Complément d’enquête de France 2, accuse CNews, la chaine du milliardaire bien réactionnaire Vincent Bolloré, de contourner ses obligations légales en diffusant des interviews des leaders d’extrême droite et des reportages sur leur politique à des heures de grande écoute, en reléguant les différentes composantes de la gauche (La France insoumise, PS, EELV, PCF…) aux heures de nuit alors que la plupart de ses téléspectateurs sont couchés. Dans les tranches horaires 7-10 heures et 18-21 heures, l’extrême droite cumule 40,6 % du temps d’antenne contre 15,4 % pour la gauche tandis qu’entre minuit et 7 heures du matin, la gauche grimpe à 60,1 %, contre 1,6 % pour l’extrême droite. C’est ce que CNews appelle sans rire le respect du pluralisme politique. L’ONG a indiqué qu’elle « va saisir » l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour faire constater ces anomalies. On lui souhaite bien du plaisir. Car, dans un passé récent, CNews a écopé de pas moins de huit sanctions et six mises en demeure de l’Arcom pour des propos tenus sur son antenne et le non-respect de ses obligations légales. Ce qui ne l’a nullement empêché de continuer à déverser sa propagande xénophobe, raciste, sexiste et anti-LGBT+. Car en système capitaliste qui a l’argent peut à peu près tout se permettre.