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Grèce : grève générale contre un projet loi sur la réforme du travail

À l’appel de partis de gauche et de syndicats et d’organisations de base, des milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes du pays à l’occasion d’une journée de grève générale contre un projet de loi porté par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis. Cette législation, si elle est adoptée, va encourager la flexibilité du travail, avec la possibilité d’aller au-delà de la semaine de 40 heures en travaillant notamment six jours au lieu de cinq, et légaliser la journée de 13 heures pour deux patrons différents et le travail du dimanche dans toutes les branches. Elle vise aussi à criminaliser les piquets de grève en prévoyant des amendes et des peines d’emprisonnement pour ceux qui « intimident » leurs collègues, physiquement ou psychologiquement, lors d’un mouvement social. Fonctionnaires, marins, médecins, pompiers, travailleurs des transports, enseignants et hospitaliers ont été les principaux secteurs mobilisés. La principale organisation syndicale du pays, la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), avait refusé d’appeler à une grève générale public-privé s’en tenant au seul secteur public dans l’espoir « d’ouvrir un dialogue » avec le gouvernement en suggérant « des changements et des améliorations » au projet de loi. Preuve qu’en Grèce, comme dans d’autres pays, la combativité des travailleurs est crainte à la fois par le gouvernement et par les bureaucraties syndicales.