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Rouen « capitale européenne du risque industriel »

C’était l’une des banderoles portées par les manifestants et les manifestantes hier à Rouen lors de la manifestation quatre ans jour pour jour après l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso. Incendie au cœur d’une métropole de plusieurs centaines de milliers d’habitants, qui a été à l’origine d’un vrai crime industriel. Aucun prélèvement biologique (sang, urine, cheveux) n’a été réalisé dans les jours suivant l’incendie pour chercher les polluants et mesurer ensuite les impacts réels sur la santé des habitants, enfin de ceux qui n’avaient pas de maison de campagne où aller en weekend, qui ont dû rester dans la ville polluée et aller bosser sans aucune protection. Aucun suivi pour les gamins non plus, qu’on a renvoyé directement gambader dans les cours d’école encore exposées aux suies toxiques, ainsi leurs parents avaient les mains libres pour retourner travailler pour leurs exploiteurs malgré le danger. Les produits libérés dans l’air par Lubrizol, et les autres catastrophes qu’on a connues, sont loin d’être inoffensifs contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire et ne manqueront pas de déclencher des cancers et autres maladies… mais bien-sûr aucun suivi sérieux n’a été mis en place par les pouvoirs publics qui pourront alors dire que cela n’a eu aucune incidence sur la santé publique.

Mais quel impact alors pour la firme coupable ? N’ayez pas d’inquiétude, cette année encore les profits ont été record, 115 millions d’euros, à comparer avec l’amende maximale à laquelle Lubrizol pourrait être condamnée soit 375 000 euros, amende qui ne manquera pas d’être encore plus basse quand le procès pénal aura enfin lieu… Apparemment, on risque plus en manifestant contre les mégabassines à Sainte-Solline, avec de la prison ferme, qu’en détruisant la santé publique et l’environnement d’une métropole entière !

Évidemment, le gouvernement n’a tiré aucun enseignement de l’incendie En 2023, les incendies sur les sites dangereux restent nombreux comme en témoigne celui de Bolloré Logistic à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Lubrizol il y a quelques mois : 2500 batteries au lithium, 70 000 pneus… Contrairement aux engagements de la Première ministre en 2019, le nombre de contrôles des règles de sécurité n’a pas été renforcé. D’ailleurs pourquoi faudrait-il renforcer la sécurité si ces incendies sont sans danger, n’est-ce pas ?

Ces accidents industriels sont prévisibles ! Pour augmenter les profits, les entreprises ne respectent pas les règles de sécurité, et pourtant le gouvernement n’en impose pas de bien hautes !

Le capitalisme est responsable de ces « accidents » : va-t-on les laisser plus longtemps, ainsi que l’État qui les sert, mettre en danger les populations en maximisant les risques pour maximiser les profits ? Tout cela sans se préoccuper des conditions de travail, toujours plus pénibles et dangereuses ? Sans se préoccuper de l’impact environnemental de ces productions ? Les capitalistes ont montré leur incompétence face à tous ces problèmes, alors enlevons-leur leur droit de propriété, leur pouvoir de décision sur l’organisation du travail et de la société et gérons-les nous-mêmes, sans eux et pour le bien de toutes et tous et non de quelques-uns ! Ce sont ces revendications que les militantes et les militants du NPA Rouen-agglo ont porté hier dans la manifestation en étant présents aux côtés de deux cents autres salariés, jeunes, riverains, syndicalistes, militantes écologistes. Quatre ans après, et moins que jamais, on n’oublie pas et on continue le combat !

Correspondants