4 saisons, 32 épisodes de 50 minutes, Netflix.
Il y a quelques semaines, la série teenager Sex Education a fait son grand retour sur les petits écrans pour une quatrième et dernière saison. Production low-cost de la plateforme Netflix, la série créée par Laurie Num, est devenue un véritable phénomène dans la jeunesse et au-delà grâce à son mélange d’humour, de drame et de réflexion sur la sexualité et les relations humaines.
Au centre de l’histoire, quelque part en Grande-Bretagne, dans le lycée de Moordale à l’air de campus américain, on découvre Otis Milburn, un adolescent maladroit, mal à l’aise avec sa sexualité, qui se trouve être le fils d’une sexologue réputée, Jean Milburn. Après avoir aidé un élève de son lycée en lui donnant des conseils sur le sexe, Maeva, jeune lycéenne rebelle, y voit une opportunité financière et l’entraîne dans la création d’une cellule de crise clandestine de conseils sur le sexe. Dans les premières saisons, la série nous offre une riche fresque de l’adolescence et des relations entre adolescents et adultes – notamment par la relation entre Otis et sa mère –, des premiers émois, des désillusions et autres sentiments d’insécurité qui s’y rattachent. L’histoire explore les défis qui accompagnent cette période de transition au travers des « consultations » d’Otis. On y découvre les parcours variés, attachants et parfois hilarants de personnages vivant leur vie malgré l’homophobie, le racisme, le sexisme, le handicap ou la pauvreté, de nombreuses situations dans lesquelles les jeunes vont faire preuve d’empathie et de solidarité.
Le côté stéréotypé de certains personnages disparaît pour laisser place à des portraits touchants, comme celui de Aimee Gibbs, au départ dépeinte comme une adolescente populaire, naïve, et disons-le franchement un peu niaise ; on découvre progressivement une personne franche, profondément bienveillante, courageuse, loyale et finalement talentueuse.
Au fil des saisons, même si elle demeure un divertissement, la série évolue assez intelligemment, en explorant de nouveaux thèmes et en développant les personnages de manière cohérente, les personnages secondaires, comme les parents d’Adam, sont tout aussi attachants.
Diffusée depuis 2019, la série l’est désormais en partenariat avec le planning familial et est devenue une des sources d’informations et questionnements des adolescents et des parents, ce qui montre en tout cas que le cadre scolaire, centre de gravité de la vie des adolescents, doit être considéré comme un lieu essentiel pour aborder ces questions. Loin des campagnes de décrédibilisation, une véritable politique de prévention sur les questions sexuelles et relationnelles permettrait en premier lieu aux jeunes d’avoir accès à des informations fiables sur leurs questions et sur leurs droits, surtout sur les problèmes de violences et de consentement.
Nora Debs
