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Congrès de la fédération des cheminots CGT : un rendez-vous manqué

Avec 12 % des cheminots syndiqués à la CGT, les 300 syndicats regroupent 22 000 cheminots en activité, et 35 000 adhérents avec les retraités. Le congrès fédéral qui s’est tenu à Tours du 14 au 17 novembre est donc un moment qui peut compter pour les luttes des mois à venir dans le transport. 300 délégués et 150 coopérants fédéraux, confédéraux et bénévoles ont discuté pendant quatre jours du contexte actuel dans le secteur. Mais la fédération a-t-elle pris la mesure des enjeux ?

À la SNCF, les délégués ont tous en tête la privatisation. Les attaques du service public font l’actualité : arrivée des boîtes de fret privées, ouverture à la concurrence région par région – la prochaine étant les Pays de la Loire. À chaque fois, les nouvelles filiales embauchent sur des conditions de travail dégradées et des salaires insuffisants. Dans les couloirs du congrès, chacun évoque des luttes locales : une victoire à Transkeo (filiale de la SNCF et de Keolis qui gère des tram-trains en région parisienne) pour les salaires… Mais rien ou presque dans les textes et à la tribune.

Rien non plus sur le lien à construire avec l’interprofessionnel et les unions départementales (UD). Les autres syndicats ne sont cités que pour être aussitôt critiqués, parfois à juste titre comme la signature par SUD-Rail de l’accord classification-rémunération, mais sans aucune recherche d’une unité plus large. Seule Sophie Binet, invitée, a évoqué ces aspects, d’abord à la tribune en évoquant la grève des Vertbaudet, puis lors du passage de la manifestation du personnel soignant de l’hôpital de Clocheville, jeudi 16, devant laquelle elle a pris la parole, accompagnée par une partie des congressistes. Mais les responsables cheminots n’avaient rien préparé, certains n’en voyant même pas l’intérêt.

La fédération avance sans discuter des perspectives. La commission des amendements expédie les 1 000 propositions remontées par les syndicats en quelques heures à peine. Aucun bilan n’est tiré du mouvement sur les retraites, aucun plan de bataille ne se dégage pour la suite. Continuer comme avant, avec l’élection de Thierry Nier et la présence de Laurent Brun comme numéro deux de la confédération, sans rien changer, c’est l’impression que donne ce congrès de la CGT-Cheminots.

Pas sûr que le congrès n’ait éclairé ni préparé les salariés de la SNCF, de ses filiales et de ses concurrents pour les luttes qui ne manqueront pas de s’engager dans les mois qui viennent. C’est donc auprès de leurs collègues que les animateurs des prochains mouvements, y compris parmi les délégués du congrès, trouveront les moyens et la volonté de lutter.

Branche transports du NPA