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À Dunkerque, une marche réussie en solidarité avec le peuple palestinien

Le soleil se lève sur Gravelines le dimanche 12 mai. Les membres du comité Palestine Dunkerque-Grande Synthe lancent à Gravelines la marche de solidarité avec les Gazaouis qui subissent l’atroce massacre commis par l’Etat israélien, soi-disant en réponse à l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre, en réalité contre toute la population. À la différence des rassemblements organisés par ces militants depuis janvier, il s’agit ce jour-là d’un évènement politique à plus grande échelle, puisqu’on s’apprête à manifester, durant toute la journée, à travers l’agglomération de Dunkerque, contre le génocide du peuple palestinien, pour demander un cessez-le-feu immédiat, la fin de l’apartheid et l’arrêt de la colonisation en Palestine. C’est également un événement symbolique, préparé depuis plusieurs mois : le territoire de la communauté urbaine de Dunkerque est jumelé depuis 28 ans avec Gaza City. Il a également subi des bombardements atroces durant la Seconde Guerre Mondiale et représente, à quelques kilomètres près, la longueur exacte de la bande de Gaza. Comme des manifestants le rappelleront, à Dunkerque aussi, des exilés sont pourchassés, condamnés à survivre dans des camps, et meurent des frontières.

À 10 heures et demie, les habitants de Grande-Synthe se rassemblent devant la médiathèque Nelson Mandela pour entamer une manifestation jusqu’à la mairie de Dunkerque. Plus de 200 personnes affluent, venues parfois en famille, entre collègues et entre amis. Sous le soleil, le cortège s’élance, en criant des slogans dénonçant la criminalité de l’Etat israélien et du soutien dont il jouit de la part des États impérialistes, France et États-Unis en tête. Des habitants mobilisés de Calais, de Lille et de Saint-Omer sont également venus participer à cet évènement régional. Macron et sa police ont beau tenter d’étouffer les mobilisations aux quatre coins du territoire depuis octobre, une partie de la population n’est pas prête à se laisser réduire au silence quand, à travers le massacre de tout un peuple, « c’est l’humanité qu’on assassine » ! Lors d’une intervention, un militant du comité le rappellera : «  Ce combat ne mobilise pas des identités, mais des convictions qui transcendent les appartenances religieuses, les origines culturelles des uns et des autres ». Arrivés devant la mairie de Dunkerque, les militants du comité annoncent que la pétition dénonçant l’inaction du président de la communauté urbaine de Dunkerque, Patrice Vergriete, a recueilli plus de 400 signatures. Désormais clôturée, elle demandait notamment un appel au cessez-le-feu et le boycott des produits israéliens.

À 15 heures, sur la digue du front de mer bondée, un rassemblement réunit plus de 300 personnes, dont de nombreux jeunes. Des prises de parole ont lieu : celles des organisations politiques qui ont pris part à l’organisation de l’évènement, aux côtés du comité Palestine Dunkerque Grande-Synthe, mais également celles d’habitants mobilisés depuis des mois, qui ont préparé des discours et des poèmes. Pour les personnes actives depuis janvier, c’est un moment émouvant, une étape importante de cette longue lutte contre la barbarie de ce monde où les intérêts des impérialistes et la loi de l’exploitation broient la vie de millions d’êtres humains. Un lycéen ouvre les prises de parole, pour rappeler que le 15 mai sera le triste anniversaire de la Nakba, l’exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens en 1948 au moment de l’invasion du territoire palestinien par les troupes sionistes. Il rappelle l’attitude scandaleuse du gouvernement français qui laisse manifester des néo-nazis en plein Paris tout en réprimant les étudiants mobilisés contre les massacres palestiniens. Un autre militant du comité dénonce les accusations infondées d’antisémitisme, qui ne visent qu’à salir la lutte bien légitime contre l’apartheid et la colonisation. Lorsque la manifestation s’élance, d’autres personnes s’y joignent, pour une heure de manifestation parcourant toute la digue jusqu’à la commune de Leffrinckoucke.

Pas de doute, opération réussie pour cette partie de la population dunkerquoise qui, scandant sans relâche le slogan « Gaza, Gaza, on est tous avec toi ! », a donné envie à d’autres de rejoindre son combat. « Ils voudraient que l’on t’oublie, que ton nom soit interdit, toi l’enfant de Palestine, qui se relève et qui s’obstine », chantent les vers du poète défunt Refaat Alareer, tué en novembre lors du bombardement de sa maison. Avec toutes ces personnes rassemblées, toujours déterminées malgré la chape de plomb de la répression, la lutte des peuples opprimés n’est pas près de s’effacer ! Prochain rendez-vous dunkerquois samedi 18 mai, à 15 heures sur la place Jean Bart.

Martin Eraud