Une opération escargot qui, selon ses organisateurs, réunissait 500 tracteurs et 2000 agriculteurs, s’est déroulée mercredi dans les rues de la capitale, perturbant le trafic notamment entre le périphérique et les 7e et 15e arrondissements. Elle était organisée à l’appel de la section Grand Bassin parisien de la Fédération nationale des syndicats d’exploitations agricoles (FNSEA), qui regroupe douze départements céréaliers du nord de la France, à laquelle s’était joint le syndicat des planteurs de betteraves. Dans le collimateur des manifestants : la récente décision du gouvernement qui, sur injonction de la Cour de justice de l’Union européenne, a interdit les insecticides néonicotinoïdes dans la culture de la betterave sucrière. Ces insecticides, surnommés tueurs d’abeilles, sont responsables de la disparition d’un grand nombre d’insectes pollinisateurs. Mais de cela la FNSEA s’en moque. Elle veut faire croire aux agriculteurs que leurs principaux problèmes ne proviennent pas des trusts de l’agro-business ou des banques qui les étranglent et font disparaitre un grand nombre d’entre eux chaque année mais… du respect de certaines normes écologiques. Il faut dire que la FNSEA, qui contrôle l’essentiel des chambres d’agriculture, est cul et chemise avec les industriels et les banquiers. Elle joue d’ailleurs un rôle prépondérant au sein du Crédit agricole, la seconde banque française en importance derrière la BNP Paribas, auprès duquel sont endettés nombre de petits agriculteurs.