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Les communautés d’Emmaüs dans l’œil de « Complément d’enquête »

Le magazine Complément d’enquête de France 2 a consacré son dernier numéro aux communautés Emmaüs, créées il y a 70 ans par l’abbé Pierre, alors même que certaines d’entre elles sont mises en accusation pour des conditions de travail problématiques. Beaucoup des compagnons sont sortis de la rue et accueillis par l’association en échange de leur participation à des activités dites « solidaires ». Mais, comme ont pu le constater les journalistes, la sécurité pose question. En 2022, deux personnes ont trouvé la mort dans le cadre de leur activité. Quant aux accidents du travail, Emmaüs n’en a jamais fait le décompte. Les compagnons travaillent hors la législation du travail, avec la tolérance des pouvoirs publics. Ils ont un statut juridique particulier. L’association est en effet considérée comme un organisme d’accueil communautaire et d’activités solidaires, un statut créé par décret en 2010 sous Sarkozy et qui fait que les compagnons ne sont pas considérés comme des salariés ordinaires. Ils cotisent à la retraite et à la Sécurité sociale. Mais ils ne sont toujours pas assujettis au droit du travail : pas de contrat, pas de prud’hommes, pas de salaire minimum, pas de contrôles de l’inspection du travail. En fait leurs droits sont quasiment inexistants… ce qui laisse la porte ouverte à tous les abus. Il y a d’ailleurs eu récemment plusieurs grèves, aussi bien parmi les compagnons que parmi les salariés fixes de la chaîne de magasins qui sont eux aussi surexploités.