Nous avons évoqué il y a quelque temps la mobilisation des salariés d’Ascometal, entreprise sidérurgique de Moselle, contre la fermeture de leur lieu de travail. Finalement, le site a été repris par l’investisseur britannique Greybull Capital après avoir été convaincu par l’État sous forme d’une enveloppe de 45 millions d’euros1. Il a été rebaptisé NovAsco et compte s’orienter vers la coulée de lingots dédiés à la fabrication d’obus…
Pour autant, les salariés peuvent-ils enfin respirer sereinement ? Non, puisqu’un nouvel accident très grave s’est déclaré le 25 novembre dernier : trois salariés ont été victimes de projections d’acier en fusion ayant fui du tiroir d’une poche défaillante. Le métal liquide atteint jusqu’à 1500 degrés… Deux ont dû être transférés d’urgence au service des grands brûlés, l’un a été placé en coma artificiel.
Les défaillances de l’entreprise sont connues : mise en place de cadences infernales avec des plannings en 2 × 12, semaines de 40 heures, embauches massives de travailleurs en intérim – allant jusqu’à composer des équipes entières – formés expéditivement et amplifiant un climat accidentogène dans une atmosphère déjà suffocante, où la pénibilité est le quotidien des ouvriers.
La direction a beau projeter un écran de fumée en faisant mine de se soucier du bien-être de ses équipes après avoir mis en place une cellule psychologique et stoppé partiellement la production afin de sécuriser l’usine, elle ne saurait éteindre la conscience de sa responsabilité directe dans ce drame !
Correspondant
1 « Ascometal Hagondange (Moselle) : branle-bas de combat », 14 juillet 2024