Nos vies valent plus que leurs profits

La lutte des cheminots rejoint celle de tous les travailleurs

Jeudi 21 novembre, un cheminot sur quatre était en grève d’après la fédération CGT. Les revendications mises en avant par l’intersyndicale visaient à s’opposer aux 500 suppressions de postes prévues au 1er janvier avec la filialisation de Fret SNCF et, plus généralement, à l’ouverture à la concurrence qui va diviser les cheminots en de multiples entreprises privées.

Une première journée de grève qui doit donner confiance

Cette première journée de mobilisation est un bon point de départ. La grève a été suivie inégalement selon les services et les régions, mais a été l’occasion de tenir des AG et des rassemblements. Les discussions politiques pour faire face à ces attaques patronales et gouvernementales sont allées bon train.

Pourtant, les perspectives mises en avant par les directions syndicales ont de quoi interroger. Elles ne mettent rien de concret en avant et ne jurent que par l’ouverture « d’urgence » de négociations au sommet. À cela s’ajouterait la demande d’un moratoire sur la filialisation de Fret SNCF et un débat parlementaire sur l’avenir du ferroviaire. Après avoir présenté le Nouveau Front populaire comme le sauveur suprême, les directions syndicales tentent d’aligner le combat sur le Parlement. Une politique qui véhicule des illusions, bien loin de l’inquiétude et la colère de la majorité des cheminots.

Construire une grève militante pour s’adresser à tous les travailleurs

En refusant l’ouverture à la concurrence et les filialisations, ils se battent contre les suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail. Ils luttent aussi contre la division qu’engendre le morcellement de la concurrence ferroviaire à venir. Des préoccupations partagées dans le transport urbain et interurbain et dans d’autres secteurs. D’autant que s’y ajoute la lutte pour des augmentations salariales générales après que la direction SNCF a proposé 0,5 % en avril 2025…

La lutte des cheminots résonne avec toute la situation sociale. Dans le secteur privé, on ne compte plus le nombre de plans de licenciements. Le 5 décembre, une journée de grève est prévue dans la Fonction publique. Si la bourgeoisie sait se coordonner pour nous faire les poches, pourquoi ne pas en faire autant pour contre-attaquer ?

Les fédérations syndicales cheminotes ont annoncé une grève reconductible à partir du 12 décembre. Difficile de savoir ce qu’elles ont en tête. Mais cette date doit servir à militer en faveur d’une riposte générale du monde du travail. Des équipes de cheminots, conscientes que c’est l’unité des travailleurs qui fera notre force, ont déjà prévu de s’organiser, parfois en tentant de tisser des liens avec d’autres travailleurs en lutte.

26 novembre 2024, Correspondants