Entre 1962 et 1965, environ 90 000 harkis et leurs familles – des Algériens musulmans qui avaient choisi de combattre aux côtés de l’armée française contre les militants du Front national de libération – ont été accueillis en Métropole. Plusieurs dizaines de milliers furent parqués dans des « camps de transit et de reclassement » gérés par l’armée, aux conditions de vie déplorables et théâtres d’une surmortalité infantile. L’impérialisme français ne montrait aucune reconnaissance à l’égard de ceux qui l’avaient servi et les méprisait ouvertement. 21 000 d’entre eux ont transité par le camp de Rivesaltes, près de Perpignan. Et, depuis des décennies, des familles sont toujours à la recherche d’une soixante de corps – dont ceux d’enfants – pour leur offrir une sépulture digne. Finalement, André Basou, maire de la ville depuis 1983, a reconnu que ces corps avaient été exhumés et inhumés dans une fosse commune au cimetière local en 1986 sans prévenir les familles. Mais il ne se rappelle plus exactement à quel endroit. Les harkis étaient et sont toujours victimes du même racisme anti-arabe que leurs frères qu’ils avaient trahis, au-delà même de la mort.