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À Fos comme ailleurs, non aux réquisitions des travailleurs !

Mardi 21 mars, dans les Bouches-du-Rhône, on se préparait à plusieurs « opérations escargot » sur les principaux axes routiers du département. À l’heure du rendez-vous, changement de programme… ou du moins de destination, suite à l’annonce la veille au soir des premières réquisitions de grévistes au dépôt pétrolier DPF. C’est donc en direction de Fos-sur-Mer que se sont élancés plusieurs cortèges de voitures recouvertes d’affiches et flanquées de drapeaux.

Après le passage en force de la réforme des retraites à l’Assemblée à coup de 49.3, la colère est loin de faiblir parmi les travailleurs, et les grèves continuent de s’étendre. Autour du golfe de Fos, dockers et travailleurs portuaires ont organisé trois jours de grève du 14 au 16, rejoints par les opérateurs des terminaux pétroliers de Fluxel, qui ont poursuivi la grève depuis. Les deux terminaux gaziers exploités par Elengy étaient déjà à l’arrêt depuis le 7.

À la bio-raffinerie TotalEnergies de La Mède comme à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos, la grève se maintient, avec blocage des expéditions, tandis que les travailleurs de la raffinerie PetroIneos de Lavéra ont entamé en début de semaine la procédure d’arrêt des installations. La grève reconductible dure également au dépôt pétrolier DPF de Fos depuis l’annonce du 49.3. Dans ce poumon économique du département, la grève fait tousser les patrons.

Évidemment, les stations-essence ont commencé à se vider : quand les travailleurs s’arrêtent, ça se voit ! Jusqu’à 40 % de stations à sec dans le département. En début de semaine, c’était devenu le sujet de conversation numéro un dans les bureaux et les ateliers – même quand on soutient les grévistes !

Face aux conséquences de la grève, le gouvernement poursuit sa fuite en avant autoritaire. Lundi soir, tandis qu’il envoyait la police évacuer violemment la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), il ordonnait aussi la réquisition de grévistes de DPF, trois par équipe. Une atteinte au droit de grève, au nom du maintien de « l’ordre public » !

Malgré les réquisitions, la grève se poursuit à DPF. Et c’est pourquoi un vaste rassemblement de solidarité s’est mis en place à l’entrée du site mardi matin à l’appel de l’UD CGT 13. Il a réuni quelque 400 dockers, électriciens, gaziers, travailleurs des raffineries, mais aussi des territoriaux et des enseignants, venus exprimer leur refus des réquisitions et leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu’au retrait de la réforme. « La réforme des retraites, ils vont repartir avec, une main devant et le projet de loi derrière. »

Autour du site, quelques sous-traitants, censés intervenir après les réquisitions sont en attente de pouvoir rentrer sur le site mais pas franchement volontaires pour saper la grève. Une bonne occasion de discuter de la mobilisation de jeudi.

Le rassemblement s’est poursuivi toute la journée, malgré plusieurs salves de gaz lacrymogène tirées contre les manifestants par les CRS qui veillaient à ce que les camions puissent charger leurs citernes. L’activité tournait tout de même au ralenti !

En fin de journée, le rassemblement s’est dissout, mais rendez-vous est pris pour mercredi matin. Face aux réquisitions, nos seules réponses possibles sont la solidarité et l’extension de la grève. Cela semble bien parti. Lundi, les salariés de l’incinérateur de Fos ont voté la grève reconductible. Mardi, ce sont les éboueurs de Marseille qui ont rejoint le mouvement. Tandis qu’une nouvelle séquence de trois journées « mortes » commence sur les ports du département. Les travailleurs prennent conscience que leur force, c’est la grève. Il faudra encore l’amplifier et être nombreux à se joindre à eux jeudi pour une nouvelle journée de grève interprofessionnelle.

Correspondante, le 21 mars