Décembre 2024, tribunal de Bobigny. Quatre hommes passent devant les magistrats pour avoir blanchi 94 millions d’euros. Des sociétés de nettoyage bidon facturaient leurs prétendus services à des entreprises du bâtiment et recevaient pour cela de l’argent « propre ». En échange, les patrons du BTP touchaient de l’argent « sale » issu de la drogue, avec lequel ils payaient au noir des travailleurs sans-papiers. Ce mariage heureux entre exploitation du travail et profits du trafic n’est pas une exception.
Car le capitalisme ne serait pas le capitalisme sans ces zones grises dans lesquelles s’insèrent les circuits financiers du crime organisé. Tel marchand d’or recycle le pactole du cannabis, tel grossiste en textile échange des valises de cash contre des sacs à main de luxe… « Taper les trafiquants au portefeuille » ? Quel gouvernement bourgeois va s’en prendre à la grande banque qui lave plus blanc que blanc, en passant par toute la faune des intermédiaires véreux domiciliés à Dubaï et consorts ?
Pour masque leur inaction, les pouvoirs publics envoient les policiers harceler les populations des quartiers ouvriers. Aux établissements bancaires et financiers, on laisse le soin de « s’autocontrôler »… On ne fait confiance qu’aux riches !
Bastien Thomas
Sommaire du dossier
- Sous couvert de lutte contre la drogue, le flicage permanent
- Exploitation facile et concurrence féroce : le trafic de drogue, un concentré de capitalisme
- Le blanchiment, c’est simple
- La bourgeoisie en quête de deal(s) juteux, hier et aujourd’hui
- La lutte du mouvement ouvrier contre l’alcoolisme
- Pour un monde sans drogues, quelles solutions ?