Nos vies valent plus que leurs profits

La marée monte…

À l’heure où nous écrivons, il est difficile de dire à quoi la mobilisation du 10 septembre ressemblera. Mais ce qui est certain, c’est qu’elle prend. Davantage dans les grandes villes, et moins dans les petites ? Pas si sûr. Vire (Calvados) regroupait vendredi 29 août une quarantaine de personnes. En proportion de ses 13 000 habitants, c’est plus que la plupart des métropoles. Surtout, là où des réunions se tiennent régulièrement depuis début août, on est passé des unités aux dizaines, puis aux centaines. Bien sûr, il faudra autre chose pour atteindre le palier du millier. D’autant qu’au-delà d’un certain seuil, il devient compliqué de discuter. Or, il reste encore beaucoup de monde à entraîner, à convaincre de se mobiliser. Le Monde cite le chercheur en science politique Antoine Bristielle, qui pointe la forte participation de la gauche radicale dans les assemblées pour le 10 septembre, et inversement le fait que seuls 27 % des 1 089 personnes qu’il a pu interroger disent avoir été Gilets jaunes en 2019. Manière d’insinuer que le mouvement serait celui de la petite-bourgeoisie des centres-villes et pas celui du prolétariat – oubliant au passage que maintes tentatives de relancer un mouvement des Gilets jaunes n’ont pas réuni autant de vétérans de 2019. Certes, les milieux politisés nettement à gauche ont réagi les premiers. Leurs militants attirent plus facilement celles et ceux qui leur ressemblent. On aurait cependant tort d’en conclure que le monde du travail boude. Pour le moment, il observe, tout en prenant ses dispositions pour « en être » le 10 septembre. Tout l’enjeu, c’est qu’ils se regroupent, mesurent la participation ouvrière et populaire et, une fois confortés, se donnent les moyens de mobiliser à leur tour collègues et proches.

Mathieu Parant

 

 


 

 

À quelques jours du 10 septembre : les articles parus dans Révolutionnaires no 40