Après avoir occupé le plateau du Golan en 1967 avant de l’annexer en 1981, l’État sioniste va-t-il s’emparer de nouveaux territoires syriens ? On peut se poser la question. Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, Israël a multiplié les incursions au-delà de la zone démilitarisée dans le Golan et a construit plusieurs avant-postes militaires dans le sud de la Syrie. Un pas supplémentaire dans cette voie a été effectué par un groupe de colons israéliens qui a traversé la frontière syrienne pour poser symboliquement la première pierre d’une nouvelle colonie. Ils ont été rapidement rapatriés par l’armée israélienne mais aucun n’a été ni arrêté, ni inquiété. On assiste là à un scénario habituel de la politique sioniste qui consiste pour des colons à établir une colonie, déclarée dans un premier temps illégale par les autorités… avant d’être régularisée quelques mois plus tard. Amos Azaria, le porte-parole de ces colons, qui s’intitulent « Les Pionniers de Bachan », du nom biblique d’une vaste région comprise entre le sud de la Syrie et l’est de la Jordanie, affirme que cette région doit être annexée immédiatement par Israël. Et cette revendication rencontre une oreille complaisante au sein du cabinet israélien. Après la Cisjordanie et Gaza l’appétit colonialiste de l’État hébreu est insatiable.