Alors que les massacres s’intensifient de plus belle dans la bande de Gaza, Trump et Netanyahou ont donné une conférence de presse commune lundi 29 septembre pour annoncer leur « plan pour Gaza ».
L’annonce a commencé par une petite mise en scène : un Netanyahou contrit a dû déclarer regretter d’avoir « violé la souveraineté du Qatar », et promettre de ne pas le refaire. Une manière pour Trump de rappeler qui est le patron… Et de s’assurer de ne pas trop s’aliéner les régimes arabes, dont le soutien lui est nécessaire. Quant aux termes de l’accord, ils fleurent l’arnaque : si le Hamas donne son accord, il devra libérer immédiatement les otages restants, contre une libération de prisonniers palestiniens. Mais pour le retrait militaire israélien de l’enclave de Gaza, aucun calendrier n’est fixé.
Une « Riviera » pour capitalistes zélés
La bande de Gaza, amputée d’un « périmètre de sécurité » de 500 à 1000 mètres de large, serait gouvernée par un « comité palestinien technocratique et apolitique », qui devra « désarmer » le Hamas. Lorsqu’on se souvient que Netanyahou s’est appuyé sur des bandes de pillards pour contrôler l’aide humanitaire et affamer Gaza, on a une idée de ce que sera ce « comité technocratique ». Une ribambelle de capitalistes et de serviteurs zélés de l’impérialisme sont d’ailleurs évoqués pour présider ce « comité » : Tony Blair, l’ancien Premier britannique, qui a accompagné Bush dans son invasion de l’Irak en 2003, Jared Kushner, gendre de Trump, son conseiller pendant son premier mandat et homme d’affaires, Marc Rowan, président du fonds d’investissement Apollo Global Management, ou encore le milliardaire égyptien Naguib Sawiris… Si Trump ne parle plus directement de « Riviera », il compte bien donner la gestion de Gaza à ses amis milliardaires. ajoutant que même l’Autorité palestinienne, pourtant très docile et accommodante avec l’État israélien, n’avait « aucun rôle » à jouer à Gaza, et excluant toute idée d’un État palestinien.
Des États arabes voisins qui craignent un afflux de réfugiés
Dans un communiqué commun, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie et le Pakistan, ont salué « le rôle du président américain et ses efforts sincères visant à mettre fin à la guerre à Gaza ». Car l’essentiel pour eux n’est en effet pas le sort du peuple palestinien, mais de s’assurer de ne pas avoir à gérer un afflux massif de réfugiés, deux millions de pauvres de plus et qui ont la sympathie de tous les pauvres d’Égypte et de Jordanie et pourraient bien être un ferment de la contestation sociale.
Aurélien Perenna
Sommaire du dossier
- Deux ans de guerre génocidaire pour l’expansion d’Israël
- Macron-Trump-Netanyahou à l’ONU : passe d’armes sur le dos des Palestiniens
- Le plan Trump-Netanyahou : l’ordre impérialiste au Moyen-Orient sur le dos du peuple palestinien
- Cisjordanie : l’autre guerre d’Israël
- Pour l’Union européenne, tous les drones ne se valent pas !
- Embargo espagnol sur les armes israéliennes : un embargo pas si total…
- En Italie, contre la guerre à Gaza, nouvel appel à manifester samedi 4 octobre
- Berlin : 120 000 manifestants en soutien à la Palestine
- La gauche et la reconnaissance de la Palestine