Au dernier jour de son déplacement dans l’archipel du Pacifique sud, la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a annoncé la tenue d’une « consultation citoyenne anticipée » en Kanaky visant à approuver le projet d’accord de Bougival, un mois après son adoption par des partis politiques représentant essentiellement la population caldoche, d’origine européenne et farouchement opposée à l’indépendance, et ses alliés locaux. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), la principale composante du mouvement indépendantiste, a réaffirmé dans un communiqué que le « projet dit “de Bougival” ne saurait constituer une base de travail, car il est contraire au processus de décolonisation » et d’ajouter : « Toute tentative de passage en force sans le FLNKS risque d’entraîner le pays dans une situation d’instabilité durable. » Mais Paris est prêt à prendre le risque pour maintenir, coûte que coûte, la Kanaky dans le giron du colonialisme tricolore.