Nos vies valent plus que leurs profits

Iran : le pouvoir judiciaire en guerre contre les « anomalies sociales »

Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, un dirigeant religieux, a réclamé à son institution davantage de fermeté contre les « anomalies sociales » qui perturberaient selon lui la vie publique. Dans son viseur : le fait que l’obligation du port du voile soit de moins en moins respectée. En vertu des règles imposées par le régime des mollahs à partir de 1979, toutes les femmes doivent se couvrir les cheveux avec un voile en public et porter des vêtements sombres et amples. Mais dans les grandes villes, notamment à Téhéran, la capitale, nombre de femmes sortent désormais ouvertement sans voile, et portent jeans et baskets. Certaines choisissent même des décolletés ou des vêtements légers laissant apparaître leur nombril, des tenues inimaginables il y a encore quelques mois. Ce phénomène a pris de l’ampleur depuis les manifestations qui avaient suivi la mort en détention de Mahsa Amini, en septembre 2022. La jeune femme avait été arrêtée et tuée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire. Le mois dernier, la porte-parole elle-même du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a déclaré : « Nous ne pouvons certainement pas imposer aux femmes le port du hijab. » Les femmes iraniennes sont en passe de gagner une bataille dans la guerre que leur livrent les ayatollahs.