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Le plan Trump : la paix du ghetto

 

 

Le 17 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté la « phase II » du « Plan global pour mettre fin au conflit de Gaza » de Trump.

Il prévoit la démilitarisation totale de Gaza, avec une « force internationale de stabilisation » qui prendra peu à peu le relais des forces israéliennes et formera une nouvelle police palestinienne. La résolution va jusqu’à vanter l’expertise dans ce domaine des dictatures que sont l’Égypte et la Jordanie !

Le pouvoir politique sera délégué à « un comité palestinien à caractère technocratique et apolitique », sous le contrôle d’un « Conseil de paix », présidé par Trump.

Cet organe, composé de « Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux », sera chargé de la reconstruction de Gaza en attendant que l’Autorité palestinienne « ait mené à bonne fin son programme de réformes », avec pour mandat « d’attirer les investissements », en créant une « zone économique spéciale bénéficiant de droits de douane préférentiels » pour les pays associés.

La complicité des États arabes

Vis-à-vis des gouvernements des pays arabes de la région, Trump a fait valoir que son plan permettait aux Gazaouis de rester chez eux, dans un champ de ruines, évitant à l’Égypte et à la Jordanie une arrivée massive de réfugiés. D’autre part, pour que le Qatar ou le prince saoudien Mohammed Ben Salmane sauvent la face devant leur opinion publique, Trump évoque un avenir dans lequel « les conditions seront alors peut-être réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination […] et la création d’un État palestinien », alors même que la résolution ne dit rien de la Cisjordanie.

Mais Netanyahou n’a pas trop de soucis à se faire : depuis 1967, plus d’une trentaine de résolutions de l’ONU sur les droits des Palestiniens, l’intégrité territoriale des pays voisins ou la convention de Genève, sont restées lettre morte !

Jean-Baptiste Pelé

 

 


 

 

Si prompt à revendiquer sa filiation anticolonialiste, le gouvernement algérien, qui siège cette année au Conseil de sécurité, peine à justifier son vote pour le plan Trump. Face aux remous dans le pays, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a invoqué l’importance de consolider le cessez-le-feu et une volonté de ne pas se différencier des autres États arabes et musulmans. Le FLN salue un vote pouvant « créer des conditions favorables au lancement d’un processus politique sérieux pour mettre fin au conflit et recouvrer les droits légitimes du peuple palestinien ».

Peu probable que beaucoup soient dupes de cette trahison !

 

 


 

 

Articles sur la Palestine publié dans Révolutionnaires no 46