Nos vies valent plus que leurs profits

Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre

Aujourd’hui, une partie de la population israélienne est fanatisée, aveuglée par la haine des « Arabes » distillée à longueur de journée par les dirigeants israéliens. Dans la jeunesse, ceux qui semblent donner le ton sont ces jeunes filmés en train d’incendier les oliveraies palestiniennes, de battre, parfois à mort, des paysans palestiniens ou, dans les villes, agresser des chauffeurs de bus en criant « Mort aux Arabes ! ».

Pourtant, en 2023, avant les massacres du 7 octobre, des manifestations monstres s’étaient succédé pour le départ de Netanyahou, qui cherchait alors à mettre l’appareil judiciaire à sa botte. La haine du Premier ministre n’a pas disparu – en témoignent les sifflets qui ont fusé quand Trump, venu présenter en Israël son « plan » pour Gaza, a prononcé son nom. Mais ces manifestations se sont tues après le 7 octobre.

Les manifestations des parents d’otages contre la poursuite de la guerre ne s’inquiétaient que de la vie des otages, non du sort des Gazaouis, et se sont éteintes depuis l’annonce du plan Trump. De fait, les manifestations de soutien aux Palestiniens ne sont, en Israël, que le fait de quelques centaines d’individus qui semblent très isolés. En dehors des militants du Parti communiste affichant leur condamnation des massacres et de quelques cas de soldats refusant le rôle qu’on prétendait leur faire jouer, Netanyahou a réussi à aligner tout le monde derrière sinon sa personne, du moins sa politique.

Pour l’instant, dans sa majorité, la population israélienne paraît sourde aux souffrances des Palestiniens. Les manifestations contre le génocide sont d’ailleurs réprimées, illustrant l’adage qui dit qu’un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre. Mais leur existence représente l’espoir. Les luttes ont leur dynamique propre, et un combat commencé sur un problème lié à la répression, ou sur des augmentations de salaire dans un pays où le budget militaire engloutit le plus gros des ressources, peut se poursuivre sur une prise de conscience d’intérêts communs avec les exploités et les opprimés des pays voisins. À condition que cette perspective soit proposée. D’où l’importance de ces quelques opposants résolus qui constituent un ferment précieux.

J.-J. F.

 

 


 

 

Articles sur la Palestine publié dans Révolutionnaires no 46