La contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, alerte sur le « quasi-abandon » des enfants hospitalisés en psychiatrie, tant du point de vue médical que scolaire. Elle pointe les conditions de travail d’équipes « insuffisamment formées, surchargées ou désemparées », du fait d’une « grave crise de la pédopsychiatrie » et souligne que les enfants se retrouvent souvent pris en charge selon des modalités « nullement justifiées par leur état clinique », comme l’isolement ou la contention, ce terme désignant l’utilisation de dispositifs ou de techniques pour immobiliser tout ou partie du corps. La situation est telle que la contrôleure qualifie une hospitalisation de « quasi-abandon ». Alors que plus de 50 000 enfants âgés de 4 à 17 ans sont hospitalisés en psychiatrie, les soignants ne sont « pas en mesure, faute de moyens, de les surveiller et de les protéger des adultes ». Cet exemple illustre, une fois de plus, le délabrement de l’hôpital public dans un pays où 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent de troubles psychiques mais où seuls 750 000 à 850 000 bénéficient de soins prodigués par des professionnels spécialisés.