
France, Paris, 2025-10-16. Assemblee Nationale, debat sur la motion de censure Photographie de Martin Noda / Hans Lucas
Nouvel épisode d’un feuilleton parlementaire interminable : le vote du budget de la sécurité sociale ! Une fois les « recettes » validées, les députés doivent voter les « dépenses » mardi matin. Passera, passera pas… suspens ! Mais spoiler : on sait déjà qu’à la fin, ce sont les travailleurs qui vont trinquer, et les patrons remporter le jackpot !
Un budget antisocial
D’après Lecornu, le budget de la sécu n’est « pas parfait » mais c’est « le meilleur budget possible ». Pour les capitalistes, dont les innombrables exonérations de cotisations sont préservées, c’est sûr ! Le sénateurs en ont même rajouté un peu, exonérant les entreprises de plus de 250 salariés de cotisations sur les heures supplémentaires. Les patrons peuvent ainsi nous faire bosser plus en contribuant moins : c’est ça de plus pour les profits !
De l’autre côté, les personnes atteintes d’une affection de longue durée (AVC invalidant, sclérose en plaque…) pourraient perdre une partie de l’exonération d’impôts sur leurs indemnités journalières, dont les montants sont généralement très faibles. Quant au budget des hôpitaux, il n’augmenterait que de 3 % alors que l’évolution de la démographie nécessiterait au moins 5 %. Alors que la pénurie de moyens et de personnel met en danger les soignants et les patients, c’est donc une nouvelle cure d’austérité qu’ils préparent.
Gare aux arnaques
Le Parti socialiste, fidèle soutien de la bourgeoisie, a troqué son vote contre la prétendue « suspension » de la réforme des retraites de 2023, en réalité un simple ralentissement du passage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans : le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite pleine continuera d’augmenter, juste moins vite que prévu.
En plus, ce sont les travailleurs qui, au bout du compte, devraient payer, car cette « suspension » serait compensée par une taxe d’un milliard sur les complémentaires santé… qui ne pourront pas augmenter leurs tarifs en 2026, mais ne se priveront pas de le faire en 2027 !
Ironie de l’histoire : ce vote du PS pourrait ne pas suffire pour passer le budget. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a annoncé qu’il ne voterait pas un budget qui contiendrait cette mesure ! Et Retailleau incite les députés LR à voter contre…
Du fric pour les services publics, pas pour les marchands de mort !
Toute cette tambouille politicienne cache l’essentiel : un véritable budget de guerre contre les classes populaires : 4,7 milliards en moins pour les collectivités territoriales, 17 milliards d’économie sur les services publics avec notamment 4000 postes d’enseignants en moins, mais des budgets militaires en hausse de 6,5 milliards ! Leurs guerres et nos morts pour leurs profits : c’est la logique militariste qu’ils voudraient nous faire accepter. Si on n’y met pas un coup d’arrêt, ce sont des dizaines de milliards de plus qui serviront à acheter des Rafale, des chars et des canons, pour le plus grand profit de Dassault et des capitalistes de l’armement.
Ne comptons que sur nous-mêmes
En plus de ce budget, Lecornu annonce déjà que des « réformes » seront nécessaires pour faire de nouvelles économies en cours d’année. Et ce coup-ci ce sera par décret !
Alors pour stopper ces attaques, qui s’ajoutent aux 380 plans de licenciements dénombrés par la CGT, il faudra bien plus que les journées d’action saute-mouton sans lendemain que nous proposent les directions syndicales ! Il n’y aura pas d’autre solution que de ne compter que sur nos propres forces, tous et toutes ensemble, pour mettre un coup d’arrêt à cette offensive capitaliste généralisée !
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 8 décembre 2025