Nos vies valent plus que leurs profits

Nos vœux pour la nouvelle année : renverser le capitalisme qui met la planète à feu et à sang

Paris, 29 novembre 2025

La guerre se poursuit en Ukraine, s’intensifie en République démocratique du Congo, au Darfour, pendant que le canon tonne aussi à la frontière du Cambodge et de la Thaïlande, que la guerre menace au Venezuela, qu’on continue à mourir sous les bombes et les balles de l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie. Des millions de personnes prennent la route de l’exil pour fuir les guerres, mais aussi les catastrophes climatiques. Car la Terre souffre, et l’humanité avec elle : réchauffement climatique, mais aussi incendies, tempêtes et inondations ravageuses, comme il y a peu au Sri Lanka ou, tout récemment, en Californie.

Les guerres pour le contrôle des matières premières

Les grandes puissances ont déclenché la guerre des matières premières. Finis les « accords » qui maintenaient la concurrence pour les ressources et les débouchés industriels dans des limites négociées. Désormais, la concurrence se fait à couteaux tirés, à l’image de l’exploitation brutale, féroce des peuples qui, elle, a toujours accompagné le capitalisme, même dans les périodes de « paix » et de négociations.

Trump symbolise parfaitement ce changement de « logiciel » dans les relations internationales. Ce chef d’État grossier et brutal affiche franchement les appétits des capitalistes qu’il représente : traité accordant aux États-Unis le plus gros de la reconstruction de l’Ukraine et ses matières premières une fois que la paix y serait revenue ; volonté de mettre la main sur le sous-sol du Groenland, sur le pétrole du Venezuela, sur les terres rares du Congo. Les États-Unis n’étant pas les seuls à avoir de tels appétits, les bruits de bottes se font de plus en plus insistants, les budgets militaires remontent en flèche, et les peuples doivent toujours davantage se serrer la ceinture pour que prolifèrent les engins de mort, quand la vie demanderait une tout autre politique.

La Gen Z se rebelle un peu partout dans le monde

L’année écoulée aurait donc de quoi plomber le moral, s’il n’y avait pas un pendant à toutes ces horreurs. Car les classes populaires n’ont pas passivement subi. La jeune génération, la « Gen Z », a menacé, et souvent fait tomber, plus d’un gouvernement cette année : en Serbie, au Bangladesh, au Népal, au Kenya, en Indonésie, au Pérou, en Tanzanie, à Madagascar, au Maroc, en Bulgarie ! Des millions de personnes continuent à être révoltées par le génocide à Gaza, avec des manifs massives à Londres, Sydney, La Haye… Aux États-Unis, les grèves ont repris, aboutissant à des victoires significatives, tout récemment encore chez Boeing. Ici, en France, l’immense mobilisation sur les retraites, qui a mis des millions de personnes dans les rues, n’est pas si loin.

La colère est toujours là, qui ne demande qu’à s’exprimer autrement que dans des « journées d’action » sans lendemain, spécialité de nos confédérations syndicales.

Si tu veux la paix, prépare… la révolution !

Il y a quinze ans, le Printemps arabe commençait, balayant de vieilles dictatures en Tunisie, en Égypte, galvanisant l’espoir non seulement dans tous les pays arabes, mais partout dans le monde. Qu’a-t-il manqué pour que cela aboutisse ? Que manque-t-il pour que les révoltes actuelles changent le sort des peuples ? La claire conscience que tous les régimes honnis qui suscitent la révolte ne sont que des remparts derrière lesquels s’abrite un même système capitaliste, le mode de production le plus agressif que l’humanité ait connu. Et la conscience que ce sont les travailleurs qui font tout et devraient donc tout décider.

Il ne suffira pas de « dégager » les régimes insupportables qui emprisonnent les peuples. Il faudra s’organiser pour mettre fin à la dictature du capital, c’est-à-dire à la dictature sociale de la bourgeoisie. C’est ce qu’on peut souhaiter de mieux pour la nouvelle année !

Editorial du NPA-Révolutionnaires du 29 décembre 2025

 

 

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