La contestation de ces premiers mois de 2023 est allée bien au-delà du refus de la réforme des retraites. À commencer par bien des grèves sur les salaires ou les conditions de travail qui ont eu lieu dans tout le pays. Mais pas seulement. Le capitalisme sévit aussi dans les zones rurales au détriment des petits paysans (ceux qui subsistent), de la population locale et de la biodiversité. Sans oublier l’aménagement capitaliste du territoire. De quoi susciter des résistances et des mobilisations populaires qui vont bien au-delà d’une simple prise de conscience écologique, mais qui rejoignent la lutte de classe contre ce système d’exploitation de l’humanité et de la nature. Comme l’écrivait Marx, « La production capitaliste épuise les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur »1. En témoignent, en ce seul début d’année, les 30 000 manifestants à Sainte-Soline, les mobilisations massives contre des projets autoroutiers, comme à Castres ou Rouen, et bien d’autres.
Ci-dessous, la liste des neuf articles de ce dossier sur le sujet :
- 23-26 mars 2023 : 30 000 manifestants à Sainte-Soline contre les méga-bassines
- Face à l’aménagement capitaliste du territoire, mobilisation à Castres et Rouen contre les projets autoroutiers inutiles
- L’agriculture bretonne, laboratoire de l’industrialisation de l’agriculture – À lire : Silence dans les champs, de Nicolas Legendre
- Quelques pontes de l’agrobusiness qui font leur beurre
- Céréales et flambée des prix spéculative en 2022
- Néonicotinoïdes : sauver les betteraves ou les profits ?
- Après les agro-carburants, l’agrivoltaïsme : la transition énergétique sur le dos des terres agricoles
- Le bio, outil marketing du capital ou vraie alternative ?
- Comment se passer de l’agrobusiness pour nourrir l’humanité
1 Karl Marx, Le Capital, livre premier (section IV-chapitre XV, paragraphe X, « Grande industrie et agriculture ») : « Dans l’agriculture moderne, de même que dans l’industrie des villes, l’accroissement de productivité et le rendement supérieur du travail s’achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. En outre, chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les États-Unis du nord de l’Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s’accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur »