Depuis deux jours a commencé l’Armada, ce rassemblement de grands voiliers du monde entier qui a lieu tous les quatre ans et qui draine des millions de visiteurs. Ce samedi matin, 10 juin, quelques minutes avant l’inauguration officielle, ce sont trois dizaines de militantes et militants syndicalistes qui ont entamé un : « On est là, on est là, même si Macron le veut pas, nous on est là ! » Au grand dam de tous les officiels et galonnés divers, qui attendaient avec impatience devant le bâtiment de la Métropole que le cordon soit coupé pour aller déguster les petits fours au Hangar 23. Aussitôt une armada de policiers de toutes catégories, avec ou sans uniforme, se sont rués sur nous, nous bousculant et nous repoussant physiquement loin du périmètre des officiels. Nous avons continué à chanter un bon moment, et les cornemuses du bagad nous ont même laissé assez de répit pour qu’on puisse enchaîner sur : « La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder ! » Nos identités ont été contrôlées, sur « réquisition du procureur », et, après quelques minutes de tension où l’on nous promettait une possible retenue de quatre heures, nous n’avons pas pu retourner sur le site de l’Armada. Fébriles sont tous ces flics qui ont des ordres pour que ce grand rassemblement, très populaire, se passe sans la moindre manifestation qui rappellerait que la retraite à 64 ou 67 ans, on n’en veut toujours pas – même si la mobilisation a réduit la voilure ces dernières semaines. D’autres actions sont prévues, à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle du département dans les jours qui viennent. Les vigies du patronat vont devoir rester sur leur qui-vive !
Correspondante