Le nombre de détenus a atteint un nouveau record en France, avec 74 513 personnes incarcérées au 1er juillet, selon les chiffres officiels du ministère de la Justice, une surpopulation carcérale chronique qui risque de s’aggraver. Les prisons du pays comptabilisaient 814 détenus en plus au 1er juillet par rapport au 1er juin et près de 2 500 détenus de plus qu’il y a un an. Paris avait été sévèrement épinglé en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour le surpeuplement « structurel » de ses prisons. Et de nouveau condamné le 6 juillet. Avec 60 666 places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires au 1er juillet, la densité carcérale globale s’établit désormais à 122,8 % contre 118,7 % il y a un an. Ce taux atteint même 146,3 % dans les maisons d’arrêt où sont incarcérés les détenus en instance de jugement. Et nombre d’entre eux vivent dans des conditions indignes. Selon l’Observatoire international des prisons, la sur-occupation des prisons pourrait encore s’aggraver ces prochains mois à l’approche des Jeux olympiques, alors que les autorités politiques affichent un objectif « zéro délinquance » et que les juridictions se préparent à multiplier les comparutions immédiates, grosses pourvoyeuses d’incarcérations. Quant au sort de ceux qu’ils envoient derrière les barreaux, aussi bien les juges que nombre de politiciens s’en moquent.