Nos vies valent plus que leurs profits

À la CPAM, les fausses notes d’« Arpège »

Depuis septembre les assurés de Vendée et de Loire-Atlantique ne perçoivent plus leurs indemnités journalières d’arrêt maladie ou de congé maternité en temps et en heure. Une situation causée par le dysfonctionnement d’un logiciel en phase de test depuis la rentrée 2024 dans les deux départements, qui oblige les agents des CPAM à faire tout le travail manuellement. Ce logiciel « Arpège » était pourtant connu pour ses erreurs depuis son lancement en 2020 pour le traitement des dossiers des travailleurs indépendants. Malgré les alertes des agents qui galèrent dessus depuis quatre ans, la CNAM s’est obstinée à le tester pour le régime général, avec pour perspective de le généraliser à l’ensemble du territoire.

Les premiers impactés sont les quelque 10 000 travailleurs en arrêt maladie qui n’ont plus de revenus. CertainS sont menacés d’expulsion faute de pouvoir payer leur loyer, d’autres témoignent ne plus pouvoir s’acheter de quoi manger. Des situations tragiques auxquelles doivent faire face les agents d’accueil.

Comment en est-on arrivé là ? Sans grande surprise, il est toujours question d’argent. D’ici 2027, ce logiciel est censé permettre à la CNAM de remplacer un millier d’employés. La direction parle de reclassement des salariés concernés, mais sans dire sur quelles missions. Et l’argent « économisé » ira dans la poche du groupe Sopra Steria, fournisseur du logiciel auquel la CNAM verse des dizaines de millions d’euros.

Des agents se sont mis en grève début novembre et fin janvier sur les sites de la Roche-sur-Yon et de Saint-Nazaire pour exiger des embauches massives afin d’accélérer le traitement des dossiers laissés en plan par « Arpège ». Alors que des milliers de personnes sont dans la galère et que les employés des CPAM sont épuisés, la direction continue d’affirmer que des correctifs vont régler le problème… mais le déploiement du logiciel à l’échelle nationale est gelé, c’est bien la preuve que quelque chose ne va pas !

Anne Bodigel

 

 

Faire des économies sur le dos des salariés et des patients, c’est aussi le plan de la direction de la Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France) qui veut fermer son centre de santé dans le 19e arrondissement de Paris et annonce le licenciement d’un tiers des soignants. Un article à retrouver sur notre site. https://npa-revolutionnaires.org/a-la-securite-sociale-aussi-on-licencie-pour-raisons-economiques/