Nos vies valent plus que leurs profits

À nous, travailleurs et travailleuses, de nous faire entendre !

France, Paris, 2025-0-10. Rassemblement a la place du Chatelet. 1er journee du mouvement Bloquons tout Photographie de Martin Noda / Hans Lucas

Le cirque parlementaire continue de plus belle. Un mauvais théâtre de guignols, où chacun tente de caser sa réplique, entre offres de service à Macron et tentatives de coller à la détestation ambiante de ce dernier, histoire de ne pas griller toutes ses chances pour de prochaines élections. La démocratie bourgeoise est en crise ? Tant mieux, nous avons notre carte à jouer !

Face à la démocratie des patrons…

Dans les derniers rebondissements, le comble du ridicule aura quand même été de voir Élisabeth Borne se dire favorable à la suspension de la réforme des retraites… elle qui avait maintenu coûte que coûte le relèvement de l’âge légal de départ à 64 ans, après des mois de manifestations massives à travers toutes les villes de France pour s’y opposer. De quoi bien comprendre ce qu’est leur démocratie : s’asseoir sur l’opinion de tout un pays, pour nous imposer ce que nous rejetons tous unanimement. Pour satisfaire les seuls intérêts du patronat et diminuer le montant de nos pensions.

Macron et le gouvernement que vient de former son Premier ministre, déjà démissionnaire deux fois en dix jours, seraient-ils devenus brusquement plus à l’écoute de nos revendications ? Ils sont à la recherche de n’importe quelle porte de sortie à la crise politique et surtout de toute solution pour ne pas attiser la colère populaire qui, à tout moment, pourrait se transformer à nouveau en grèves et en manifestations. Alors si, pour cela, ils se disent prêts à suspendre momentanément cette réforme, ce serait pour mieux continuer à nous attaquer ensuite, en décalant cette fois l’âge de départ au-delà des 64 ans. De Bardella à Faure, en passant par Retailleau, tous en sont capables ! Sous Macron comme sous Hollande, ils ont tous voté des lois en ce sens, pour le plus grand bonheur des patrons. Il n’y a rien à attendre de ce nouveau gouvernement, probablement très provisoire, ou même de nouvelles élections : tous les partis de gouvernement sont aux ordres du patronat. Rien à attendre de la gauche, qui est allée jusqu’à mettre en avant un « objectif cohabitation ! » avec Macron. Et surtout rien à attendre de l’extrême droite, qui trouve de plus en plus de milliardaires pour défendre ses idées et la financer, de Stérin à Bolloré, et cherche à semer la haine raciste pour mieux nous diviser entre travailleurs.

Imposons nos revendications !

Tout l’enjeu actuel, c’est donc de savoir qui gouvernera… au service des capitalistes. Ils nous imposent depuis des années les licenciements, la dégradation des services publics, la hausse des prix et la diminution de nos salaires réels. Alors pas question de payer pour leur dette avec un énième plan d’austérité. À travers les baisses d’impôts et les aides en tout genre, les patrons touchent chaque année entre 211 et 270 milliards d’euros ! L’austérité, ce serait à eux de la subir enfin.

Avec les journées du 10 septembre, puis du 18 septembre et du 2 octobre, les manifestations et les grèves ont fait la une. Une rentrée sociale comme il n’y en a pas eu depuis bien longtemps. Des luttes contre les licenciements ont lieu actuellement, d’autres pour de meilleures conditions de travail ou de salaire. Dans la Loire, les salariés du leader mondial de la production de café, le groupe néerlandais JDE Peet’s, viennent d’obtenir une augmentation de 160 euros brut mensuels minimum pour l’ensemble des salariés et une prime de 1 500 euros grâce à leur grève.

Tous ensemble, nous avons le pouvoir de tout bloquer, car nous sommes à la base de toute l’économie, à la source de tous leurs profits.

Bien au-delà du casting du prochain gouvernement Macron, ou de celui des prochaines élections, c’est à nous battre contre les attaques du futur gouvernement et du patronat qu’il faut nous préparer.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 13 octobre 2025

 

 

Télécharger l’éditorial au format ODT

Télécharger l’éditorial au format PDF