« Nous sommes tous des enfants d’immigrés », scandaient les manifestants, mardi 18 mars, alors que gendarmes et CRS arrivaient devant le théâtre de la Gaîté Lyrique, à Paris, pour en expulser les 450 jeunes migrants qui, faute d’autre logement, l’occupaient depuis trois mois. Les manifestants venus les soutenir étaient là depuis la veille au soir, dès qu’avait été connue la décision de la préfecture de procéder à l’évacuation. Et c’est à coups de matraques, de gaz lacrymogène que CRS et gendarmes mobiles, arrivés sur place un peu avant 6 heures du matin, sont intervenus pour fendre le cordon des manifestants et expulser les jeunes mineurs.
Ces migrants sont des mineurs arrivés en France sans leur famille et sans logement. Officiellement couverts par la loi, en tant que « mineurs isolés », ils n’ont pourtant aucune structure d’accueil, même si certains d’entre eux étaient inscrits dans un établissement scolaire. Mais ville de Paris et préfecture se renvoyaient la balle, personne ne voulant assumer leur logement. Pour le ministre de l’Intérieur c’était une occasion de satisfaire la clientèle électorale de l’extrême droite en se montrant une fois de plus champion du racisme anti-migrant.