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Affaire Bétharram : impuissance de l’État et toute puissance de l’Église catholique

Le rapport final de la Commission d’enquête sur Bétharram, et plus généralement les violences sexuelles et autres au sein de l’enseignement privé catholique, souligne d’abord le laxisme de l’Éducation nationale vis-à-vis de ces établissements. Chiffre parlant : entre 2017 à 2023, il n’y a eu que 12 contrôles dans les 7 000 établissements privés scolarisant deux millions d’enfants et largement financés par l’argent public. Outre Bétharram, des scandales du même type ont touché d’autres établissements et Bayrou, ministre de l’Éducation nationale à l’époque, a laissé faire bien qu’alerté à plusieurs reprises. Si le rapport propose 50 mesures pour renforcer les contrôles et mieux protéger les enfants, l’avenir dira s’il sera suivi d’effets. Car les réseaux de l’Église catholique sont actifs parmi les députés, les sénateurs, les hauts fonctionnaires et jusqu’au gouvernement, et bloquent toute mesure défavorable aux bons pères. Un exemple parmi d’autres : le Secrétariat général à l’enseignement catholique « s’est imposé comme un intermédiaire central entre l’État, le ministère de l’Éducation nationale et les établissements » et s’est plusieurs fois opposé à des contrôles. Et l’administration a suivi sans broncher. Rien ne dit que la même chose ne se reproduira pas à l’avenir.