Après Boualem Sansal, qui croupit déjà dans les prisons du régime, c’est un autre écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, qui est dans le collimateur du président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a lancé deux mandats d’arrêts internationaux contre celui qui a obtenu le prix Goncourt 2024 pour son livre, Houris, qui raconte l’histoire d’une survivante de la guerre civile algérienne. Rien ne peut justifier le fait que l’on veille faire taire des écrivains, de longue date hostiles à un régime qui n’hésite jamais à envoyer ses opposants derrière les barreaux. Ce qui n’empêche que leurs prises de position, généralement dans la presse de droite, sont franchement réactionnaires, que ce soit dans des domaines comme l’immigration, l’islamisme ou la laïcité. Ce qui explique pourquoi la droite, l’extrême droite et une partie des centristes utilisent cette affaire pour déverser leur bile sur l’Algérie en général et les Algériens en particulier, qu’ils vivent ici ou là-bas.