Près de 24 millions d’Algériens sont appelés aux urnes aujourd’hui pour élire leur président. L’issue ne fait guère de doute. Le sortant, Abdelmadjid Tebboune, qui se représente, a fait le ménage pour éviter toute concurrence sérieuse. Sur les 16 candidats ayant déposé un dossier de candidature, treize ont été interdits et seuls trois, dont Tebboune lui-même, ont vu ainsi leur candidature validée. Les deux autres retenus, l’islamiste Abdelali Hassani Chérif et le « socialiste » Youcef Aouchiche, ont fait de la figuration en prenant soin de ne pas lui faire de l’ombre. « Que les choses soient claires : les Algériens et ceux qui connaissent le marigot de la politique algérienne savent pertinemment que la présidentielle est de la poudre aux yeux. Le président Tebboune gagnera cette pseudo-élection avec un taux stratosphérique et restera chef de l’État », a prévenu le site d’information d’opposition Le Matin d’Algérie. En proie à la vie chère, à une situation économique difficile et à une corruption généralisée, la majorité des Algériens n’iront pas voter. Même si le pouvoir tente, après coup, de gonfler les chiffres de participation. Déjà lors de l’élection précédente, en décembre 2019, quelques mois après le grand mouvement populaire et démocratique du Hirak, la participation avait été inférieure à 40 %.