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Anora, un film de Sean Baker 

Ani (Mikey Madison) est une jeune femme de 23 ans, strip-teaseuse à Brooklyn lorsqu’elle rencontre le jeune fils d’un oligarque russe en voyage aux États-Unis. Rapidement, le jeune Ivan lui propose de l’épouser ce qu’elle accepte, mais la famille du jeune-homme restée en Russie ne sera pas de cet avis. Le conte de fées va tourner au cauchemar.

Dans cette comédie dramatique, Sean Baker met en avant toute la violence des rapports de classe et de la société patriarcale. Violence de classe parce que le film montre qu’un homme suffisamment riche et puissant obtiendra ce qu’il veut, qu’il peut décider de bouleverser la vie d’une jeune femme pour le meilleur comme pour le pire, qu’il n’a pas à répondre de ses engagements, car l’argent les règle pour lui.

Violence de la société patriarcale parce que le film montre une jeune femme issue d’un milieu très pauvre, qui en arrive à vendre son corps pour pouvoir espérer changer de vie et qui n’a jamais appris à nouer des relations avec des hommes autrement qu’en se prostituant. Violence patriarcale envers une jeune femme qui est utilisée puis abandonnée, qui a l’impression d’avoir trouvé le prince charmant, mais se heurte rapidement à la réalité de l’oppression sous le capitalisme où même les rapports entre les êtres humains sont régis par l’argent.

Le film emballe ce contenu politique très fort dans une enveloppe aux couleurs douces, envoûtantes, une bande-son originale exceptionnelle et un humour porté par des personnages plus inattendus les uns que les autres. On rit, mais on rit jaune en regardant s’évanouir au fur et à mesure le rêve de la jeune Ani.

Anaïs Darmony