À bas le « Décret national d’urgence », la loi Omnibus et le protocole anti-piquets !
Contre la complicité du gouvernement français et de ses grands groupes économiques,
Pour la grève générale, plan de lutte des travailleurs argentins jusqu’à la victoire !
Depuis décembre 2023, Javier Milei, avec les partis de droite et d’extrême droite, gouvernent l’Argentine. En un peu moins d’un mois, en collaboration avec des secteurs de Juntos por el Cambio (une coalition de centre-droit) et des secteurs du Partido Justicialista (PJ, péroniste), ils ont présenté des projets d’attaque frontale contre les droits du peuple argentin et, en particulier, contre les travailleurs et travailleuses. L’application d’un méga DNU (Décret de nécessité et d’urgence), la loi Omnibus et le protocole anti-piquets ne sont pas seulement un retour en arrière sur plus de 100 ans d’acquis ouvriers, mais aussi une tentative de la bourgeoisie de vaincre et de terroriser les secteurs ouvriers et populaires du pays, protagonistes actifs de la lutte des classes au cours de ces années.
Licenciement de 7000 travailleurs de l’État, réforme des retraites et tentative de réforme du marché du travail, restructurations et coupes sombres dans la santé, l’éducation et la culture, augmentation des tarifs des transports, de l’électricité et du gaz, déréglementation des prix des loyers, augmentation de 100 % du prix des carburants s’ajoutent à une inflation de 25,5 % pour le seul mois de décembre 2023. Le pillage social et environnemental accompagne les attaques contre les travailleurs : projets de méga-mines, d’extraction non conventionnelle d’hydrocarbures, aides à l’agriculture intensive, souvent aux mains de multinationales telles que Stellantis (ex-PSA, qui a acquis près de 20 % de la compagnie Argentina Lithium & Energy). Ces politiques, qui représentent une offensive patronale sans précédent, sont appuyées par des mesures de répression et de criminalisation de la protestation sociale. Le protocole « anti-piquet » est la réponse de la bourgeoisie à l’organisation de la lutte de la fraction de la classe ouvrière qui est privée d’emploi ou condamnée à l’exploitation dans « l’économie informelle » et qui s’est organisée depuis le soulèvement de 2001 comme « piqueteros ». Mais il ne vise pas à réprimer seulement les piqueteros mais tout rassemblement quel qu’il soit, comme les manifestations de la jeunesse ou les piquets de grève des salariés.
Après des mois d’inaction, et sous la pression exercée dans les rues et dans les assemblées de travailleurs, la CGT et la CTA (les principaux syndicats argentins) appellent à la grève et à la mobilisation, avec une première journée de grève générale ce 24 janvier. Des appels initiés par des militants d’Argentine relayent cette mobilisation devant les ambassades de différents pays du monde.
Bien entendu, il est impossible de comprendre l’évolution des événements dans ce pays sans la replacer dans le contexte international de la crise du système capitaliste, de la montée électorale des courants réactionnaires face aux désillusions suscitées par la politique bourgeoise des gouvernements de gauche (dits « progressistes » en Amérique latine). Cette montée réactionnaire est le pendant de luttes croissantes de la classe ouvrière face à l’offensive patronale permanente. La lutte des travailleurs et travailleuses d’Argentine est aussi la nôtre ici en France. Notre solidarité est internationaliste, c’est une lutte commune pour l’unité de la classe ouvrière et son organisation indépendante de tous les courants de la bourgeoisie, de l’extrême droite et de la droite, des « libéraux », de la gauche même dite « progressiste », comme de tous les nationalistes. Une lutte dans la rue, bien sûr, et en même temps dans la construction d’une force révolutionnaire qui défende une politique de classe.
En Argentine, en France, et partout dans le monde, nous sommes confrontés à un combat difficile mais ouvert. Affronter l’extrême droite, produit et outil de l’offensive patronale, est une des tâches fondamentales des révolutionnaires. Le NPA appelle au rassemblement à 18 heures à l’angle de l’ambassade d’Argentine, de la rue Cimarosa et de l’avenue Kléber, en solidarité avec la lutte des travailleurs argentins, pour la défaite des mesures anti-ouvrières et anti-sociales de Milei et en soutien à la grève reconductible pour laquelle militent les travailleurs argentins conscients.
Communiqué du NPA du 23 janvier 2024