Des militants du Democratic Socialist Movement (DSM), une organisation marxiste nigériane engagée dans la défense des droits des travailleurs et des étudiants, ont été arrêtés par la police et les services secrets. Détenus dans des conditions inhumaines, avec un accès restreint à la nourriture, ils risquent de lourdes peines, y compris la peine de mort, lors de leur procès prévu pour mercredi prochain. La région africaine de la Confédération syndicale internationale résume ainsi la situation : « Le Nigeria, qui est désormais la capitale de la pauvreté mondiale, après l’Inde, se trouve à un carrefour critique. Les chiffres du Bureau national des statistiques (NBS) du pays montrent que 133 millions de personnes vivent dans une pauvreté multidimensionnelle. Les crises de l’inflation des denrées alimentaires et des carburants (34,19 %, son plus haut niveau depuis 28 ans) et le chômage endémique ont plongé des millions de personnes dans des conditions de vie extrêmement difficiles et dans la misère. » Le DSM, parmi les principales organisatrices des mouvements de protestation, fait face à une répression accrue pour son opposition aux politiques capitalistes du gouvernement. De nombreuses manifestations ainsi qu’une campagne internationale de soutien ont été lancées pour demander la libération des militants emprisonnés.