L’Assemblée nationale a observé une minute de silence à la mémoire d’Aboubakar Cissé, le jeune Malien musulman assassiné vendredi dernier dans une mosquée du Gard. Demandée par les députés du Nouveau Front populaire, cette minute de silence avait d’abord été refusée par la conférence des présidents des groupes parlementaires, au sein de laquelle la droite et l’extrême droite sont majoritaires. Il faut dire que, de Marine Le Pen aux centristes, la condamnation de cet assassinat islamophobe avait été tardive et discrète. Raison mise en avant pour justifier leur refus : on ne peut pas faire de minute de silence pour des cas particuliers. Pourtant les mêmes n’avaient pas vu de problème, le 5 mars dernier, pour rendre hommage de cette façon à Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien tué alors qu’il était otage du Hamas. Car certains députés et hommes politiques ont la compassion qui varie en fonction de la couleur de la peau, de la religion ou de la nationalité des victimes. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a finalement cédé sous la pression. Quant au président du Sénat, Gérard Larcher, il s’est opposé catégoriquement à tout hommage.