Depuis le 7 mars, avec ses réunions hebdomadaires, l’AG interpro est un point de rencontre où entre 150 (au plus fort) et plus de cinquante militants et militantes de la lutte, anciens ou nouveaux, viennent discuter de la situation, de la politique du gouvernement, de l’État, de l’affrontement en cours, et apporter des idées pour populariser la grève et la mobilisation, des projets d’actions. Décider aussi, collectivement, de ces actions.
Elle a été à l’initiative de tractages et d’actions de « blocage de l’économie » comme devant des plateformes logistiques (Stef, Napoly Auchan, EXO…) parfois toute la nuit, dans la convivialité, avec beaucoup de sympathie des travailleurs bloqués et des automobilistes. Elle a aussi discuté des initiatives proposées par les différents collectifs, équipes syndicales ou militantes présentes, en les relayant et en y participant.
Sollicitée pour soutenir des actions de grévistes, des camarades de l’interpro sont allés soutenir le piquet de grève du Planning familial.
Une syndicaliste de la santé du Sud Gironde nous a invités à renforcer le comité d’accueil au ministre de la Santé, François Braun, en visite le 17 avril alors que les urgences de l’hôpital de Langon fermaient. Il a été reçu par un beau chahut d’environ 200 personnes. Un élu macroniste a été fermement extrait du cortège.
Nous sommes allés aider des étudiants de Sciences Tech participant à l’AG de lutte à bloquer l’entrée de la direction de leur université le 13 avril. Nous avons organisé un piquet avec des camarades du secteur, les 26 et 27 avril, devant la déchetterie Valbom de Bègles, ce qui a désorganisé la collecte et le tri des déchets durant trois jours. Des militants et militantes de l’interpro ont aussi participé à diverses assemblées générales dont celles de facs occupées créant des liens avec des étudiants qui participent depuis à l’AG interpro et aux blocages, ou au meeting du comité d’action pour la grève générale à l’invitation de camarades de Révolution permanente.
L’agression raciste et colonialiste de Darmanin à Mayotte contre les migrants et les pauvres des bidonvilles a fait discuter de cette politique de division de Macron-Darmanin, sur le terrain des idées de l’extrême droite, que seul notre camp social peut combattre par ses luttes et la solidarité entre exploités. Nous avons jugé important d’y répondre en appelant à manifester samedi 29 avril. Bien que peu nombreux, nous étions contents de manifester notre solidarité internationaliste avec, entre autres, des étudiants de la FSE, le DAL et le NPA au cœur du quartier Saint-Michel où beaucoup exprimaient leur sympathie. Malgré l’interdiction préfectorale de manifester et la forte pression des flics pour nous expulser de la place de la Bourse.
Le large groupe militant qui s’est ainsi constitué a tissé des liens forts d’idées, démocratiques, fort d’expériences communes. Maintenant, il s’agit de continuer à débattre et à nous organiser pour contribuer à changer le rapport de force en donnant confiance dans la contestation et la bagarre, contre toutes les attaques du patronat et du gouvernement, dont sa violence d’État, en développant la conscience que nous pouvons prendre en main nos luttes et demain toute la société.
Laurent, Christine et Mónica