Nos vies valent plus que leurs profits

Burundi : lorsque demander des augmentations de salaire envoie en prison

Les médecins hospitaliers au Burundi touchent des salaires mensuels d’environ l’équivalent de 165 euros, les plus faibles de cette région d’Afrique. Pour arrondir leurs fins de mois, beaucoup travaillent dans des cliniques ou hôpitaux privés. Ils ont démissionné en masse de ces structures au courant du mois de janvier à l’appel du syndicat des médecins généralistes et réclament des augmentations de salaire de l’ordre de 390 euros. Depuis cette mobilisation, qui attaque directement des figures du parti au pouvoir qui contrôlent ces établissements, cinq médecins ont été arrêtés par les services de renseignement et d’autres seraient menacés. Ils sont accusés « d’atteinte à la sureté intérieure de l’État ». Cette répression n’est pas anodine, et serait commandée par des patrons qui n’ont pas envie de lâcher un centime. Alors que le pays traverse une épidémie de variole du singe, l’État se range du côté des patrons en réprimant, au mépris de la santé des Burundais.