Les législateurs viennent de proposer une nouvelle loi qui interdirait les vêtements portant « préjudice à l’esprit du peuple chinois » et heurtant « le sentiment national », en se gardant de définir les contours d’une telle mesure. Toute personne prise en flagrant délit d’arborer de tels vêtements pourrait se retrouver derrière les barreaux pour deux semaines ou avoir à payer l’équivalent de plusieurs centaines d’euros d’amende. Le texte est soumis à une consultation publique jusqu’au 30 septembre. De quoi susciter une rare levée de boucliers d’une partie de la population. La mode du hanfu – large robe de soie qui met en avant le costume féminin traditionnel – est soutenue par les autorités mais apparait désuète à une large partie de l’opinion, notamment chez les jeunes. Le texte a « attiré plus de 70 000 commentaires en environ une semaine », souligne le quotidien hongkongais South China Morning Post, la plupart d’entre eux étant négatifs. Il faut dire qu’il y a belle lurette que les Chinois, notamment dans les villes, ont adopté des vêtements occidentaux et que les jeunes se promènent en jeans. Beaucoup craignent à l’avenir que les costumes importés et qu’ils portent au travail ou dans la rue déplaisent à un policier particulièrement zélé. En août 2022, une femme qui se rendait à une soirée costumée s’était fait arrêter pour trouble à l’ordre public parce qu’elle portait un kimono. Certains l’avaient alors accusée de faire l’apologie de l’ancienne puissance colonisatrice japonaise par son choix vestimentaire. Pas moins. Une législation ubuesque en préparation digne du président Xi Jinping.